Visite guidée de l’Institut de Recherche pour les thés Pu’er de la Chine. |
Notre petit groupe comprend le Président de la branche café de la China Fruit Marketing Association, la propriétaire d’une torréfaction de cafés fins à Beijing, son directeur technique ainsi que son associé, un torréfacteur de cafés fins japonais, installé à Osaka et puis moi-même. Nous débarquons sous une pluie fine le 22 septembre 2010 à l’aéroport. Invités par la municipalité de Pu’er City pour visiter les plantations de café et déguster les crûs récents issus de grands efforts d’amélioration de plants c’est le troisième jour que l’on nous offre un détour par le CPTR - le China Pu’er Tea Research Institute - installé dans les collines environnantes. |
Dans l’immense pépinière couverte une responsable nous montre les bonnes racines qui se forment rapidement en bas des boutures, nous sommes à 1 300 m d’altitude mais il fait à peine frais en hiver et l’humidité est importante. Elle nous indique que environ 80% de leurs plants sont obtenus par bouturage, méthode de reproduction plus homogène et nettement plus rapide et 20% par graines, pour maintenir un plus vaste choix de matériel génétique.
Un autre détail me semble intéressant à noter : chacune des nombreuses rangées de théiers Pu’er de sorte différente débute par un théier laissé à son développement naturel, c'est-à-dire qu’il ne subit aucune taille et qu’on le laisse fleurir et former des graines. Cette méthode a pour but de voir sa croissance, d’établir un dossier technique, collecter les graines et avoir «une plante complète sous les yeux» dixit la responsable. Elle rappelle qu’une des tâches principales du CPTR est la multiplication de plants de qualité qui sont ensuite mis à la disposition des cultivateurs.
N’oublions pas que la demande pour ces thés reste importante et qu’une réglementation de l’administration centrale, datant de décembre 2008, limite la fabrication de thés Pu’er à la seule province du Yunnan. Stipulant par ailleurs la mise en œuvre exclusive des cueillettes en provenance de théiers à grande feuille du Yunnan ces dispositions ont été immédiatement contestées par l’industrie du thé de la province du Guangdong ; il semble toutefois qu’elles sont restées en vigueur.
Après on nous propose de déguster en infusant plusieurs récoltes à titre de comparaison : les thés de l’année sont rose clair dans le verre et l’astringence est forte ; par contre les thés de 5 ans d’âge, cette variété serait donc déjà récoltée depuis un moment ! donnent une tasse d’un violet sombre au goût moelleux et presque très légèrement sucré, étonnamment longue en bouche.
Evidemment on m’ invite à parler de ce nouveau thé Pu’er aux amateurs de thé en Europe et voilà c’est chose faite.